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Préparer Ponchon de demain
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17 octobre 2019

LEGENDE D'HIER OU VERITE D'AUJOURD4HUI ?

HISTOIRE D’UNE BARONNIE : D’HIER A AUJOURD’HUI

 Il était une fois une baronnie en terre Picarde gouvernée par le seigneur des lieux dont les ambitions étaient tout aussi mirifiques que pompeuses. Malheureusement gestion et économie n’étaient pas son fort. Circonstance aggravante son égo fort développé n’admettait pas la contradiction et lui interdisait de prendre conseil auprès de ses ministres. Je pense, je décide : Ainsi soit-il !

 Son rêve était d’avoir un grand palais municipal, avec un grand et spacieux bureau et une grande salle de réception (oui, il avait un fort goût pour les réceptions où il aimait briller par de beaux discours, distribuer des bisous à la gente féminine, saupoudrer ses convives de bons mots). Pour cela il fit acheter une propriété sur les hauteurs du village comme pour mieux dominer son royaume. Il y avait là une bâtisse ni faite ni à faire. Banco, cette bâtisse serait son palais. L’achat fut conclu en 2010 par un emprunt sur 30 ans. 14.000 euros par an à payer :  pfft !!!! 420.000 euros au total : une bagatelle clamait-il à ses conseillers. Las, il s’avéra qu’après étude la bâtisse ne pouvait être rénovée et que les travaux allaient être d’envergure et on abandonna le projet. Que n’y avait-il pensé plus tôt ?

 L’année suivante, en 2011, une opportunité se présenta : un agriculteur allait prendre sa retraite sans héritier. La belle affaire pour notre baron dont le job avant d’être souverain était d’acheter des terrains pour une société dont la vocation était de bâtir des pavillons. C’est dire s’il en connaissait un rayon bien qu'ayant été congédié rapidement !! La belle aubaine : 1hectare 50 ares au cœur de la capitale du royaume. 15.000M2 au prix de la terre agricole. Ni une ni deux, on achète et on construira au nord de cette parcelle une école et pourquoi pas un bâtiment périscolaire. On passe devant notaire pour acter : l’agriculteur finaud demande que l’on rende son terrain constructible moyennant quoi il le cédera au roi contre 3 terrains de 1000M2 à la charge du roi de les viabiliser. Notre souverain aurait pu attendre et se porter acquéreur au prix d’une terre agricole ou mieux même user de son droit de préemption. Que nenni ce ne sont que des vulgaires problèmes d’argent. Tope là, signe là, l’affaire est faite.

 Et c’est ainsi que notre baronnet respectant sa parole modifia le plan d’occupation des sols en 2013. C’est que les projets ne manquaient pas : on allait y faire un lotissement de 22 à 30 pavillons comme l’on ferait un lotissement de 33 pavillons un peu plus loin sur des terres de la baronnie qui étaient louées à des agriculteurs. L’argent rentrerait à flot et servirait à financer l’assainissement qui lui avait été imposé dans un souci de modernisation par ses ministres d'alors. En pratique, ces perspectives de financement furent abandonnées. L’assainissement mené à terme fut financé par des subventions, un emprunt longue durée ……et ses sujets eux-mêmes qui paieront un lourd tribut (en moyenne 10 euros TTC le M3 d’eau). Le royaume ronronnait, la faute à l’assainissement disait monsieur le baron : « on ne peut pas tout faire ».

 Mais voilà que rebondissement, les emprunts « eau assainie «  devenaient en 2018 la charge du suzerain communautaire. Plus de dette pour notre baronnet qui pouvait s’enorgueillir d’avoir des finances saines et d’avoir mené son budget en bon père de famille soucieux de protéger les siens. Coïncidence voilà-t-il pas qu’en même temps le roi des rois demandait par son préfet que tout bâtiment public soit accessible aux personnes à mobilité réduite.

" Mon palais et notamment mon bureau ne le sont pas" s’inquiéta le baronnet. Il me faut donc annexer la salle en rez de chaussée, celle-là même qui fait office de salle de classe pour l’école, J’y ferai un grand et spacieux bureau et une belle salle d’accueil (son rêve de 2010 revenait à la surface). Pour cela il me faudra compenser avec un bâtiment neuf pour l’école sur un terrain voisin qu’il me faudra acheter. Et puisque le terrain se trouve à flanc de colline, nous allons niveler tout cela et faire des travaux pour que l’accessibilité soit aux normes exigées. Certains de ses ministres proposèrent un ascenseur extérieur pour atteindre les locaux actuels du palais municipal à moindre coût sans partir dans une cascade de travaux qui allaient entraîner de nouveau des emprunts lourds et sur une longue durée. Foutaise répondit-il, ce que j'ai dit sera fait et rien d'autre.

Je veux un beau palais avec un beau bureau spacieux et un autre bureau pour mon premier ministre, l’école sera réhabilitée avec en plus des bâtiments neufs adaptés et puis nous ferons des 1,5 hectares achetés en terre devenue constructible par mes soins une zone naturelle. Peu importe que cette zone perde de sa valeur, je la protégerai ainsi de l’excès de constructions (sans imaginer un instant que quiconque après lui pourrait faire le chemin inverse en usant du même stratagème).

Voilà l’histoire chers amis d’un terrain qui d’agricole est devenu constructible puis deviendra zone naturelle pour satisfaire le rêve du premier magistrat de ce petit village : avoir un beau et vaste bureau.

Voilà pourquoi vous êtes consulté pour une 3eme modification du plan d’occupation du sol (au coût de 3000 à 4000 euros chacune) 

NDLR : toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existés ne serait que pure coïncidence

BIBLIOGRAPHIE : VIDEO " Tribulation d'un terrain au Bouloir "

 

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